Une révolution dans les banques d’images et les outils créatifs

L’arrivée des banques d’images sous licence libre comme Unsplash, Pexels, ou celles intégrées dans Canva, a déjà transformé l’accès aux visuels. Mais l’IA va plus loin : Adobe Firefly, désormais intégré à Creative Cloud, permet de générer des images, des vecteurs, même des vidéos à partir de simples prompts textuels.

Sa puissance a été soulignée lors de la conférence MAX London (avril 2025), où Adobe a présenté Firefly Image Model 4 et 4 Ultra, plus rapides, plus réalistes, et Firefly Boards, espace de moodboard collaboratif enrichi par IA. 

Crédit photo : Tom / Source Adobe Stock

Des outils toujours plus puissants… et fragmentés

Chaque besoin (édition photo, illustration vectorielle, mise en page, vidéo) est désormais traité par un outil distinct — Photoshop Generative Fill, Illustrator avec Text-to-Pattern, InDesign générant des images, Premiere Pro enrichi de modèles vidéo IA.

Cette fragmentation complexifie la gestion des licences et les coûts pour les agences : adieu la suite monolithique, vive l’abonnement à l’unité par outil ou par module spécialisé.

IA : vecteur de créativité… mais aussi de réflexion critique

Les IA ne remplacent pas les designers. Elles automatisent les tâches répétitives (retouche, adaptation de format), accélèrent la création de prototypes — mais surtout, elles élargissent l’horizon créatif. Elles suggèrent des palettes de couleurs, agencements de formes ou d’images, et ouvrent des chemins inédits. 

Par ailleurs, des chercheur·es ont démontré que les designs générés avec IA étaient perçus comme plus créatifs, inhabituels — même si l’attrait visuel ou l’alignement à la marque n’étaient pas forcément meilleurs. L’IA pousse à innover, mais ne remplace pas la vision humaine. 

L’une des première campagne publicitaire réalisée en IA

ChatGPT comme partenaire de brainstorm

Aujourd’hui, des outils comme ChatGPT interviennent en amont du process créatif. Dans la phase d’idéation ou de brief narratif, ils posent un regard contradictoire, challengent les hypothèses, proposent des pistes visuelles ou sémantiques. Ils accompagnent les créatifs, enrichissent leur pensée, et permettent d’explorer des directions auxquelles on n’aurait pas pensé. Ils deviennent un “collègue” de création.

Au-delà de l’inspiration, l’IA aide aussi à mesurer la pertinence des créations. Grâce à l’analyse de données — réactions, temps de regard, engagement prévisibles — elle évalue l’impact potentiel d’un visuel, aide à itérer ou à renforcer une proposition. L’IA comme baromètre prédictif, alliée à l’émotion du designer.

Entre émerveillement et vigilance : l’équilibre à trouver

La recherche souligne les risques d’uniformisation (homogénéisation des visuels) liée à l’IA.

Par ailleurs, l’éthique doit prévaloir : Adobe insiste sur l’utilisation responsable et respectueuse des droits des créateurs (Content Authenticity, données sous licence), affirmant que l’IA est un outil pour amplifier la créativité, pas la détrôner. 

Exemple d’aberration graphique fréquente sur les premières version IA

Rôle d’HOP : penser l’IA au service du design stratégique

Chez HOP, nous voyons l’IA comme un

• Accélérateur de conception : automatisation, adaptation, prototypes instantanés.

• Stimulus créatif : exploration d’idées via prompts visuels ou textuels, moodboards automatisés.

• Outil critique : dialogue avec ChatGPT pour confronter, enrichir, évaluer.

• Optimisation opérationnelle : réduction du temps de production, meilleure allocation des ressources, plus de marges pour l’émotion.

Mais aussi :

• Gestion des licences : aider les agences à sélectionner les outils adaptés à leurs besoins, et à équilibrer investissement et retour.

• Formation des équipes : pour que l’usage de l’IA soit fluide, éthique, intégré à la marque.

• Création de workflows hybrides : IA + créativité humaine + feedback client, dans un continuum optimal.

Conclusion

La conception graphique à l’heure de l’IA n’est pas une course à l’automatisation, mais une métamorphose — un terrain de jeu où l’humain et la machine co-créent. Les banques d’images ont cédé la place à des générateurs visuels puissants, les licences se fragmentent, mais le potentiel créatif explose.

Pour tant, la clé n’est pas l’outil, mais son usage intelligent. Comme un moteur prêt à rugir, l’IA se révèle si on le pilote avec finesse, stratégie… et libertés créatives. Chez HOP, notre rôle est d’aider à trouver ce juste équilibre — pour que l’IA soit bien plus qu’un outil, mais un tremplin de créativité maîtrisée.

Sources ; 

 El País / CincoDías, “Adobe mejora Firefly y Creative Cloud” (avril 2025)

 The Verge, “Adobe Firefly Image Model 4” (2025)

 Lifewire, “Adobe Firefly AI in Illustrator & Photoshop” (2024)

 CleverTize Blog, “Impact of AI on Graphic Design”

 ArtWorkflow HQ, “AI and Graphic Design resources”

 ResearchGate, “Impact of AI on Graphic Design Industry” (2023)

 Arxiv.org, “Generative AI in creative design perception study” (2024)

 Vox Media, “How AI can empower creators – Adobe Firefly” (2023)